Les planteurs de betteraves spécialisés : des atouts pour gérer la transition
Notes et études économiques n° 29 - décembre 2007
Cet article propose un « état des lieux » des exploitations agricoles tirant une part substantielle de leurs recettes de la vente de betteraves sucrières, à partir des données 2005 du réseau d’information comptable agricole (RICA).
Les 5 000 exploitations professionnelles concernées, dont 40% sont localisées en Picardie, concentrent un peu plus du tiers de la sole betteravière française.
Ramenées à la surface agricole utilisée (SAU), leurs charges d'exploitation apparaissent nettement supérieures à celles des exploitations orientées sur les céréales, oléagineux et protéagineux (COP), ce qui s'explique par des charges variables élevées en production de betteraves.
En 2005, le revenu disponible par unité de travail annuel (UTA) non salariée est de 41% supérieur à la moyenne des exploitations de grandes cultures. Le taux d'endettement des planteurs spécialisés est toutefois également supérieur, mais la rentabilité est correcte et proche de la moyenne des grandes cultures.
Dans le cadre de la réforme de l'organisation commune des marché du sucre, l'évolution du mode de soutien conduira à une hausse du montant d'aides directes perçues par les planteurs, qui représentera à terme en moyenne 128% de leur revenu disponible, selon nos simulations. Malgré cette dépendance accrue aux aides, les planteurs spécialisés ont des atouts pour gérer la période de transition actuelle, marquée par une substitution partielle du débouché sucrier par les valorisations non alimentaires.
ParSylvain Rousset avec la participation de Anne-Sophie Wepierre, Antoine Erhel et Laurent Piet strong>