Les exploitations de grandes cultures : la nécessaire maîtrise des coûts de production
Notes et études économiques n° 29 - décembre 2007
Cet article propose un « état des lieux » des exploitations agricoles spécialisées en grandes cultures à partir des données 2000 et 2005 du réseau d’information comptable agricole (RICA).
Tandis que le secteur agricole français a perdu 11% de ses exploitations entre 2000 et 2005, la baisse d'effectif a été moins marquée dans le secteur des grandes cultures (-7%). Durant cette période, la surface agricole utile (SAU) moyenne des exploitations de ce secteur a progressé de 10%. Dans le même temps, il n'a pas été constaté d'intensification du travail puisque l'augmentation de la SAU des exploitations s'est accompagnée d'une progression du nombre d'unités de travail annuel (UTA).
Entre 2000 et 2005, les charges d'exploitations ont augmenté en moyenne de 5% par hectare de SAU. La principale faiblesse du secteur reste la part trop élevée des charges de mécanisation dans les coûts de production, et ce quel que soit le système de production (irrigué ou non, avec cultures industrielles ou non).
L'étude indique également que les exploitations spécialisées en grandes cultures étaient fortement dépendantes aux aides directes en 2005 puisque celles-ci représentaient en moyenne 130% du revenu disponible.
Le développement des biocarburants semble pouvoir être un facteur de soutien structurel des cours des grandes cultures durant les prochaines années. Paradoxalement, ce phénomène risque de masquer les handicaps du secteur constatés en matière de coûts de production et en matière de dépendance aux aides directes.
ParAnne-Sophie Wepierre avec la participation de Sylvain Rousset, Antoine Erhel et Laurent Piet